[Interview] Møme

C’est lors de son concert du 17 novembre, à Lille, que 100%Live a pu rencontrer Møme, pour une interview bien sympa, dans une loge de l’Aéronef.


Bonjour Jérémy. On te connaît plus sous ton nom de scène Møme. Peux-tu nous expliquer l’origine de ce pseudo, sa signification, et pourquoi ce “o” barré ?

Mome c’était déjà un surnom qu’on me donnait. Après je me suis dit que j’allais faire un projet qui s’appelle Mome, qui retracera toute la musique qui me touche. Mais comme Mome c’était un peu trop simple, j’ai mis un O barré, pour pas avoir l’air français. J’avais pas envie que les gens sachent que je suis français, je voulais qu’on pense que je sors de nulle part. Je répondais tout le temps en anglais sur SoundClound, mais aussi parce que je bossais avec beaucoup d’australiens et d’anglais. Le O barré a même été ma scénographie un moment donné. Et c’est devenu Møme.

Le grand public t’a découvert avec le titre Aloha, un featuring avec Merryn Jeann, une artiste australienne. Comment on sort un single, directement avec une artiste qui se trouve à l’autre bout du monde ?

Déjà y’a Internet. Ensuite je suis un chineur de sons. Je squatte beaucoup SoundClound pour découvrir de nouveaux talents et j’ai découvert Merryn comme ça, dans un style plutôt folk, mais ça m’avait marqué et j’avais envie de faire un son avec elle. Mais c’est elle qui m’a contacté via Instagram me proposant de faire un featuring. Le titre Aloha existait déjà mais avec une autre voix. Je lui ai envoyé et c’est parti comme ça. Ensuite on s’est rencontré sur Paris.

On t’a déjà vu jouer fin 2016 en haut de la Tour Eiffel et sur le toit de ton van à Sydney… au milieu d’un lagon à Tahiti en septembre 2017, …. Qu’est-ce que ça fait de jouer dans des lieux si extraordinaires mais sans public physique devant toi ? D’autres lieux magiques de prévus ?

Déjà c’est moi qui ai choisi de faire ces sessions, c’est ma façon de décrire Mome, de faire de la musique partout, avec peu d’instruments et aussi partager ces moments avec les gens, via internet. Y’a pas de nécessité à ce que ce soit physique, vu que c’est de la découverte de nouveaux sons. Y’a une performance oui, mais c’est pas scénique. Mon but c’est la musique, les images. Sur scène j’adapte ma musique pour le public, un truc plus punchy. Là c’est plus proche de mon album. Une façon de montrer mon intimité. Et c’est pas fini. J’ai plein plein d’idées de lieux mais y’aura pas de scoops aujourd’hui.

Tu as fait une collab récemment avec Petit Biscuit, sur le titre Gravitation. 100%live avait été au taquet là-dessus … comment est née cette collab et à l’initiative de qui ?

Honnêtement je sais plus si c’est Mehdi (Petit Biscuit) qui m’a ajouté sur Facebook ou le contraire. Mais on a commencé à discuter comme ça. Il m’a invité à son concert à l’Elysée-Montmartre et on s’est grave entendu sur le son. On s’est envoyé des projets. Après on s’est revu sur des festivals. Je suis tombé sur Isaac Delusion, le vocal de cette track, et c’est comme ça qu’on a sorti ce titre.

Est-ce que cette collab pourrait en annoncer d’autres ? On pense notamment à Fakear…

Peut-être oui. On avait une session studio prévue ensemble y’a pas longtemps mais je pouvais pas. On se croise souvent, mais ouais, c’est pas impossible.

Toujours dans les collabs, comment s’est passé celle avec la marque Coca-Cola pour le titre Take Off ?

Ça a été un défi perso. Au début je voulais pas travailler avec une marque. Après j’ai réfléchi, Coca ça donne des moyens qui m’ont permis d’investir dans mon live cette année et de pouvoir faire un show plus gros. J’ai rencontré Romuald, le chanteur de cette track (qui a aussi chanté sur l’album de Justice) et ça s’est fait comme ça, en 3 semaines, sur la route, sans passer en studio. Je suis assez content d’avoir relevé le défi, mon label aussi en réalisant le clip à Ibiza.

Le 25 novembre 2016, tu sors ton album Panorama qui cartonne. 1 an après, presque jour pour jour, un 2ème album est-il déjà sur les rails ?

Oui oui, j’ai pas mal de trucs, mais j’ai pas de dates annoncées. Pour le moment je suis plus dans l’expérimentation, je collabore avec des artistes de milieux différents, ça va du rap à la techno. Y’aura certainement une track avec Flo The Kid

Côté cœur, tu t’es marié début septembre avec Joy. Encore toutes nos félicitations. Sur ton Instagram tu as noté : I married my lover, my best friend and my business partner. Quel rôle joue Joy dans Møme, en tant que business partner ?

Oh lalala le gossip [rire] on m’a jamais posé ce genre de question, ça fait bizarre [rire]. Joy, ma femme, c’est une fille de l’ombre. Elle m’accompagne tous les jours depuis le début. Elle m’a toujours fait prendre les bonnes décisions. Moi je suis un peu fou fou, elle ne m’a pas bridé, mais m’a orienté dans les bonnes décisions.

Ce soir tu partages l’affiche avec Etienne de Crécy, considéré comme l’un des fondateurs de la french touch, qui mixe depuis plus de 20ans. Est-ce que ça t’inspire et où te vois-tu dans 20 ans ?

Ouais ça m’inspire de ouf. Je respecte totalement ce genre de carrière, j’aimerai me retrouver aussi dans cette position. La musique électronique c’est un renouveau perpétuel, c’est un état d’esprit. Faut avoir les bonnes intentions et pour en arriver là, je pense qu’il a eu les bonnes intentions. Faire un featuring avec lui ça serait énorme. Ça fait plusieurs fois qu’on se croise mais on n’a jamais parlé de bosser ensemble. C’est un papa de l’électro, je me dis que peut être je l’intéresse pas. Mais il est super accessible.

Question technique, quels sont tes instruments de prédilections ?

En fait je change tout le temps de setup, donc c’est chaud. Déjà mon soft c’est Ableton, je fais tout avec. Après quand je suis chez moi je fais pas mal de guitare, je suis très Fender. Après en synthé c’est Dave Smith. Teenage Engineering aussi, avec l’OP-1 … j’ai pleins de trucs en fait, je change tout le temps. En ce moment je suis en train de tester un truc qui n’est pas encore sur le marché, c’est développé par des jeunes ingénieurs qui sortent de l’école. C’est une bague de contrôle qui s’appelle Oria. C’est complètement ouf.

Question de fan, Alexis : pourquoi as-tu décidé de devenir musicien ?

Ça s’est fait comme ça. J’ai découvert et je fais du piano depuis que j’ai 6ans. Ça a continué avec la guitare et c’est venu comme ça …

Pour finir : 5 questions et 1 seul mot possible comme réponse :

  • Une ville ?  Londres
  • Un artiste ou un groupe ? Kaytranada
  • Un instrument de musique ? un synthé
  • Un sport ? le surf
  • Un plat ? le taboulé [rire]

Remerciements à DDM Recordings pour l’organisation et Møme pour sa disponibilité et sa sympathie

Interview, propos recueillis et photos par : Manon D. et Vincent G.

novembre 19, 2017